iCoop Corée, une des fédérations de coopératives de consommateurs, a construit un « Parc de rêvé naturel » composé de 19 usines et maisons à Gurye, dans le sud de la région de Jeolla. Ce parc utilise les ressources locales pour la fabrication de ses produits et reçoit des investissements des membres et des producteurs. Cette région reculée (la plus éloignée de Séoul) a perdu plus de la moitié de sa population en l’espace de 50 ans. Autrement dit, l’« intérêt pour la communauté » — le septième principe coopératif — ne joue pas seulement un rôle significatif pour l’usine alimentaire, mais il vise également à revitaliser la culture et la vie de la communauté locale. Il offre en effet des installations culturelles telles que des cinémas, des restaurants, des cafés, des logements, etc., et finance des services de santé et d’éducation. En conséquence, les jeunes générations ont commencé à revenir dans la région et le déclin démographique a été enrayé grâce, notamment, à l’embauche de 450 employés dans le parc.

La corporation Mondragon constitue un cas concret de développement réussi de l’économie sociale en milieu industriel auxquels s’ajoutent les avancées importantes dans les secteurs universitaires, financiers, de la recherche, de la vente ou encore des services auprès, entre autres, d’entreprises privées et d’administrations. Sa base coopérative qui se maintient encore aujourd’hui, en dépit de sa dimension, son impact sur le développement économique et technologique du Pays basque en particulier et de l’État espagnol dans son ensemble, son support d’économie socialement durable et sa projection internationale font de Mondragon un paradigme d’économie sociale qui peut servir à d’autres initiatives commerciales en phase de consolidation. Sa mise en œuvre dans des secteurs commerciaux exigeants lui a permis d’évoluer grâce à des méthodologies innovantes et des expériences pratiques dans d’autres domaines tels que le développement régional ou la stratégie de villes et gouvernements.

Les coopératives Evergreen de Cleveland, dans l’Ohio aux États-Unis, mettent à profit la philanthropie, l’assistance technique à but non lucratif et la collaboration du conseil municipal pour rediriger les dépenses institutionnelles vers les hôpitaux, les universités et les autres partenaires locaux et pour appuyer des entreprises coopératives. Ce faisant, dans le cadre d’une initiative plus large intitulée Greater University Circle et d’autres initiatives d’inclusion sociales, les partenaires des coopératives visent à renverser la dislocation économique qui perdure dans la région de la Rust Belt. Aujourd’hui, après dix années de travail soutenu, Evergreen a mis en place trois coopératives qui emploient 120 résidents à faible revenu issus des quartiers afro-américains environnants. La première est une entreprise de blanchisserie écoénergétique, la seconde une société de construction et d’énergie proposant des installations LED et solaires, et la dernière une serre hydroponique d’une superficie de un hectare et demi. Bien que modestes, ces trois entreprises sont en croissance et d’autres sont appelées à suivre leurs traces. En outre, certaines villes des États-Unis ont suivi cet exemple en adoptant des lois visant à encourager le développement de coopératives de travailleurs, alors que d’autres, telles que Richmond, Virginia et Rochester, à New York, travaillent actuellement à la mise en oeuvre de réseaux professionnels communautaires semblables dans leurs villes.